Conception de moyens d'aides à la manutention
Les aides à la manutention.
Nombre d'aides à la manutention sont inadaptées à cause d'une inflation exagérée de fonctions censées aider les opérateurs et faciliter leur travail. Il en résulte des "usines à gaz" qui génèrent plus de contraintes qu'elles n'en ont supprimées.
Un exemple de simplification d’aide à la manutention.
Ci-dessous, un exemple de simplification qui a permis de réduire l'inertie lors de l'utilisation (moins d'efforts pour l'opérateur) et d'augmenter la vitesse d'exécution (pour un niveau d'investissement incomparablement moindre).
Après avoir étudié les contraintes liées aux situations de travail, il s'agit pour Action-ergo de définir la juste fonction à remplir par l'outil pour apporter une aide réelle.
Quelques explications pratiques et théoriques sur les principes de conception.
Il est fondamental de considérer qu’un être humain adoptera le mode opératoire qui lui est le mieux adapté. La non-utilisation d’une aide à la manutention doit être considérée comme une juste évaluation par l’opérateur des avantages et inconvénients des deux modes opératoires. Attention ! L’inverse n’est pas toujours vrai puisqu’il est nécessaire de s’assurer que l’utilisation est volontaire !
Une aide à la manutention est acceptable dès lors que les contraintes qu’elles imposent sont moindres que celles imposées par le mode manuel. Il faut donc savoir sur quoi portent les contraintes dans chacun des deux cas :
3 paramètres sont communs au port de charge manuel et au port de charge assisté :
- Le couple effort/posture reste toujours une exigence (à moins de robotiser).
- La pression temporelle : La pénibilité d’un mode manuel de manutention entraîne des temps de pause incontournables, l’utilisation d’un moyen conduit à des pertes de temps liées à la gestion de l’inertie du moyen d'aide à la manutention.
- L’exigence de précision : qu’elle soit importante ou non, il existe toujours une exigence de précision pour la prise ou la dépose de la pièce.
Pour les raisons suivantes, les aides à la manutention ont tendance à dégrader les paramètres ci-dessus (en particulier les deux derniers ; ayant un effet rétroactif sur le premier).
3 paramètres sont spécifiques des moyens d’aides à la manutention :
- Cinématique : La trajectoire est déterminée par les caractéristiques du moyen et de l'environnement.
Le mouvement est contraint par les degrés de liberté des axes de rotation du moyen. Ceci impose à l’opérateur des trajectoires qui sont la plupart du temps plus longues et, pour le moins, non naturelles par rapport à un mouvement corporel humain. - Volume ajouté : Un moyen de manutention occupe par son existence même un espace autour de l’objet à transporter. Ceci implique, selon l’environnement, des trajectoires de déplacement de l’opérateur plus longues afin de contourner certains obstacles.
- Inertie (la force d’) : La masse du moyen, au regard de la vitesse qui lui est imprimée, peut avoir des répercussions sur son contrôle par l’opérateur.
Ces paramètres peuvent conduire à déployer plus d’efforts avec une "aide" à la manutention que sans.
Pour palier à ces effets (et pour vendre du vérin et de l’automatisme) les constructeurs proposent des moyens complexes conduisant à une "activité de pilotage" (voir ci-dessous)
2 types d'activités liées à l’utilisation de moyens d’aides à la manutention :
- Le pilotage : Il est lié à l’action sur des commandes permettant d’agir sur le moyen. Le pilotage fait appel à une évaluation visuelle de la trajectoire du moyen, les changements de trajectoire sont effectués sans effort direct. Le mode presque uniquement visuel suppose une attention soutenue. Ce type d’activité ce justifie lorsque les charges à transporter sont en dehors des capacités humaines.
- Le guidage : Consiste, avec sa propre force, à ajuster la position de la pièce par rapport à sa position finale en produisant un effort adapté. Le mode proprioceptif limite la charge mentale contrairement au pilotage. Le guidage est plus efficace et ne nécessite pas d’apprentissage. Les moyens permettant ce type d’activité doivent absolument être retenus lorsque les charges à transporter ne dépassent pas 50 kg. Il est nécessaire pour cela de concevoir un moyen dont la fonction principale est le port de charge (axe en Z) ; les efforts de poussées et d’orientations devront être conservés (le moyen doit pour cela représenter une faible masse ajoutée par rapport au poids de la pièce afin de ne pas augmenter l’inertie de l'ensemble).
La combinaison de tous ces paramètres permet d'expliquer pourquoi telle ou telle aide à la manutention n'est pas utilisée ; elle permet aussi d'en déduire quelques dizaines de préconisations qui garantiront que les contraintes d’utilisation du moyen sont inférieures aux contraintes de manutention manuelle.
Fiabilité des investissements.
Nous agissons sur la fiabilité de vos investissements en favorisant l'utilisation de moyens d'aide à la manutention par les personnes à qui est destiné ce moyen. Nous vous aidons à limiter vos investissements en préconisant la juste fonction à remplir (bien souvent, la non-utilisation des moyens est liée à une trop forte complexité induisant un coût élevé par la même occasion).
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